Portrait : Christophe Gransart : « Le réseau sans fil ne ment jamais ; il suffit de l’écouter »
Chargé de recherche en informatique au Laboratoire d’Electronique, Ondes et Signaux pour les Transports (LEOST – Villeneuve d’Ascq, Université Gustave Eiffel), Christophe Gransart est également un des membres fondateurs du GIS CybCOM. Actuellement au cœur de plusieurs projets, nous vous proposons aujourd’hui le portrait d’un homme de science inspiré.
L’informatique a toujours été une de ses passions. Depuis son enfance déjà, c’est une appétence qui s’est naturellement couplée avec son goût prononcé pour la lecture, et plus particulièrement pour le genre de la science-fiction. Les univers dystopiques ou futuristes, l’apocalypse proche ou lointaine ou encore le règne des machines sont là des thématiques étroitement liées aux progrès de l’informatique, récurrentes dans les œuvres littéraires ou audiovisuelles de notre siècle (on peut citer Soon, bande dessinée de Benjamin Adam et Cadène Thomes recommandée et appréciée par Christophe, ou encore les films Matrix ou le jeu vidéo Cyberpunk 2077).
« Nous ne nous réveillerons pas […] dans un nouveau monde ; ce sera le même, en un peu pire. »
– Michel Houellebeck.
Cette citation, issue d’une lettre écrite à l’occasion du premier confinement suite à la pandémie par l’un des écrivains français les plus marquant de notre époque, figure à ce jour dans la signature électronique de Christophe. Un peu pessimiste direz-vous, mais elle reflète pourtant une certaine réalité et le leitmotiv de Christophe. Résoudre des problèmes scientifiques et participer à l’amélioration de la société, c’est là son ambition professionnelle et une des raisons pour laquelle il s’intéresse depuis maintenant une dizaine d’année à la cybersécurité des réseaux sans fil.
« Y a dix ans, parfois, on nous prenait un peu pour des martiens, en disant qu’on amenait toujours la mauvaise parole, des mauvaises nouvelles. Et puis, de plus en plus d’entreprises ont pris conscience de cette thématique et maintenant adhèrent aux faits qu’il faut prendre en compte la cybersécurité quand on installe un système ou qu’on crée un programme. »
Les vertus d’un bon chercheur ? Motivation, curiosité, ténacité, humilité. Il ne faut pas avoir peur de se « casser la tête » quand notre recherche fonce droit dans le mur, au contraire. Actuellement, Christophe mène de front de nombreux projets différents qu’ils partagent avec d’autres membres du GIS CybCOM. On peut citer par exemples LoRa-R (susceptibilité des communications LoRa dans le monde ferroviaire, plus d’infos ici), GLOCAT (géolocalisation d’attaquants, plus d’infos ici) ou encore ses travaux sur le brouillage intelligent contre les drones. Difficile de jongler avec tout ça, mais pas impossible.
« J’avais fait une photo de mon bureau, qui est un peu en bazar, et puis je l’avais envoyé à une amie. Elle a zoomé un peu, elle a vu le titre d’un bouquin et elle m’a dit : " Tu lis du porno pendant tes heures de boulot ? ". Le titre du livre, c’était Penetration testing. »
Si le pentest – ou test d’intrusion, une méthode d’évaluation pour la sécurité d’un système informatique – est considéré comme tel, alors oui, Christophe est accro au porno.